Coaching et Empathie

L’importance de l’Alliance entre le coach et son client

En tant que disciple de Vincent Lehnardt, selon ma conception de ce qui permet la réussite d’ un coaching, l’alliance inconditionnelle entre le coach et son client, est un élément central.

Elle doit être instaurée dès le début du processus. C’est ce que Vincent nomme l’ Alliance « thérapeutique » ou « de changement »

Il s’agit de l’engagement du coach et de son client dans une relation suffisamment structurée pour permettre une fidélité réciproque, de façon à maintenir la relation malgré les frustrations inévitables : malentendus, désaccords, confrontations, erreurs …

Cette alliance n’existe que si l’un et l’autre partagent une « Enveloppe Culturelle Minimale » (ECM) et une confiance personnelle l’un envers l’autre. Pour construire cette ECM, le coach doit être attentif à la dimension progressive et éducative de la relation, de façon à éviter que le client ne l’interrompe prématurément. L’instauration de l’alliance signifie que les échanges coach/client peuvent être vécus dans une perspective d’interdépendance temporaire, entre le coach et son client.

En amont de l’alliance : la « Belle Personne »

Cependant, en amont de cela, et pour permettre l’alliance, il est juste de dire que le talent du coach est d’accéder de façon quasi-immédiate aux ressources que lui offre « la belle personne » qui est en soi, ce lieu intérieur où se déploient la joie, l’accueil inconditionnel de l’autre, la confiance en soi et en l’autre, quel qu’il soit. Rencontrer la « Belle Personne » en soi, pour mieux voir et reconnaître celle qui habite son client, même si elle est dissimulée derrière ses doutes, ses peurs, ses fragilités.

C’est cet accueil qui permettra la réussite du coaching, c’est-à-dire la croissance et l’accès à l’autonomie du client.

Empathie et compassion, pour un coaching réussi

N’est-ce pas ce que d’aucuns nomment l’empathie ?

Pour y voir plus clair, je me réfère à l’ouvrage de Matthieu Ricard, Plaidoyer pour l’altruisme- La force de la bienveillance, NiL éditions, Paris, 2013

Il convient d’être vigilant, et d’éviter de confondre

–         La contagion émotionnelle et l’empathie : la contagion émotionnelle provoque la confusion entre ses propres émotions et sentiments et ceux de l’autre, et empêche ainsi toute relation d’aide saine, par manque de recul

–         L’approche cognitive (qui permet de comprendre les sentiments d’autrui) et l’empathie, qui peut, selon les individus, conduire à la manipulation. C’est aussi un danger qui guette le coach.

L’empathie est ici définie comme une « résonnance affective consciente » ; elle n’impliquera pas forcément la volonté d’aider la personne qui est en face de soi. Une seconde condition est nécessaire.

Selon Matthieu Ricard, et les auteurs dont il s’inspire, seule la compassion, qui accompagne l’empathie, est « une motivation altruiste, nécessaire et suffisante pour que nous désirions le bien d’autrui et engendrions la volonté de l’accomplir par l’action ».

J’ajouterai que pour le coach que je suis, l’action ici est le processus de coaching en tant que tel. Il est réussi lorsque mon client est capable de se connecter, par lui-même, à ses propres ressources et de faire émerger ses propres solutions, pour s’accomplir en toute autonomie.

La compassion, qui accompagne l’empathie que j’exerce, me permet de ne jamais perdre de vue que mon client est expert pour lui-même ; je l’aide simplement (et quelquefois avec exigence…) à repérer le chemin qui le conduit à cette expertise.

Cependant, la compassion ne se décrète pas, elle se travaille. C’est le cœur de notre métier.